La Grotte-Chapelle de Notre Dame de la Sainte Espérance
Au milieu du XIXème siècle, Monsieur Lecomte, père d'Anaïs Deltheil (1811–1887), épouse du dernier maître des forges, et l'abbé Péchmègé, curé de Bourzolles, avaient l'habitude de se promener dans les bois de la combe du Play.
Leur promenade se terminait à mi-côte, près d'un rocher qui présente une petite anfractuosité. Ils eurent la pieuse inspiration de placer dans cette sorte de niche naturelle une statue de la Vierge, ce qu'ils firent le samedi 26 octobre 1844.
Cet endroit devint un lieu de recueillement pour la famille et leurs proches.
Anaïs Deltheil, qui voyageait souvent à Paris, avait une grande dévotion à Notre Dame de Saint-Séverin, connue et honorée depuis 1840 sous le titre d'Immaculée Mère de la Sainte Espérance.
Elle eut le désir de pouvoir la prier lors de ses séjours à la Forge et le souhait d'établir un pèlerinage en son honneur.
Près du rocher où avait été placée la Vierge se trouvait une grotte qui pouvait permettre la réalisation de ce projet.
La statue de Notre Dame de la Sainte Espérance fut achetée et bénie sur l'autel même de Saint-Séverin. Une grande croix fut placée sur le rocher qui domine la grotte.
Le 10 octobre 1858, une procession réunissant les paroisses de Souillac, de Reyrevignes et de Bourzolles accompagna la statue sur le chemin élargi à cette intention, et l'on plaça la statue dans sa niche au chant des cantiques créés pour l'occasion.
Le 16 octobre 1859, à la demande d’Anaïs, la paroisse de Bourzolles fut affiliée à l’archiconfrérie de Saint-Séverin. Depuis ce jour, tous les ans, la procession à la grotte eut lieu avec un nombre croissant de fidèles.
En 1890, Julien Valat, nouveau propriétaire de la Forge, encouragé par Monsieur Toureille, curé de Bourzolles, œuvra pour que la messe, les vêpres et la bénédiction du Saint-Sacrement puissent avoir lieu dans la grotte.
Pour cela, il fit élargir l’entrée de la grotte, aplanir l’intérieur, ériger un autel roman et creuser une chaire dans le roc.
La première statue, un peu détériorée par le temps, fut remplacée par une autre de dimension moins modeste et d’un travail plus fini.
Une cloche fut installée au-dessus de l’entrée de la grotte, elle-même fermée par une grille en fer portant l’écusson de la Vierge et l’inscription :
« N.D. des grottes, Immaculée Mère de la Sainte Espérance »
Julien fit aussi aménager un chemin de croix dont les 14 stations en fonte, fixées au rocher, guident le pèlerin jusqu’à la grotte.
Le pape Léon XIII, par lettre du 17 septembre de la même année, fixait au dernier dimanche de septembre la date du pèlerinage, désignait Monsieur Vertu, curé de Souillac, pour la bénédiction du chemin de croix et autorisait la célébration de la messe dans le nouveau sanctuaire six fois par an.
Ce fut le dimanche 28 septembre 1890 que fut célébrée la nouvelle fête qui, de très bonne heure, avait attiré un grand nombre de fidèles sur l’esplanade de la grotte. Le lieu fut béni et le curé de Bourzolles célébra le Saint-Sacrifice.
L’après-midi, une procession partant de l’église du village où sonnaient les cloches, passant par la Forge, se dirigeait vers la grotte. Tout en montant, on procéda à la bénédiction du chemin de croix et c’est au chant du Te Deum qu’on pénétra dans la chapelle.
À la nuit tombée, une immense croix brillamment illuminée portait au loin le symbole du Salut et de la Délivrance, tandis que des fusées et des feux de Bengale donnaient à la Forge un aspect féérique.
Depuis, la fête des grottes a été transférée au premier dimanche d’octobre.
D’après les archives de la Forge Patrimoine
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